Le 21 janvier 1793, il y a 228 ans, à 10h22, l’ex-roi de France Louis XVI mourrait guillotiné place de la Révolution (ancienne place Louis XV, devenue en 1795 la place de la Concorde).
Né le 23 août 1754, Louis-Auguste de France monte sur le trône le 10 mai 1774 à la mort de son grand-père Louis XV. Sommé de quitter Versailles pour le Palais des Tuileries, à Paris, le 6 octobre 1789, au début de la Révolution, il est suspendu de ses fonctions le 10 août 1792 après la prise des Tuileries, puis déchu de sa couronne à la chute officielle de la Monarchie le 21 septembre 1792.
Après un procès entre le 10 et le 26 décembre 1792, le verdict tombe le 20 janvier 1793: accusé de haute trahison, l'ex-roi Louis XVI est condamné à mourir sur l’échafaud le lendemain. Une condamnation votée à 380 voix contre 310. Comme sa femme Marie-Antoinette, exécutée plus tard le 16 octobre 1793, Louis XVI sera enterré sans cérémonie dans une fosse commune du cimetière de la Madeleine, situé le long de l’actuel boulevard Haussmann (29, rue Pasquier, Paris 8e).
Alors que les corps de l’ex-couple royal sont transférés en la basilique Saint-Denis en 1815, sous la Restauration (1814-1830) qui voit revenir sur le trône les 2 frères de feu Louis XVI, les roi Louis XVIII (r.1814-24) et Charles X (1824-30), c’est ici que sera inaugurée la Chapelle Expiatoire en 1826. Un lieu de mémoire royaliste en hommage à Louis XVI et Marie-Antoinette.
A l’occasion de l’anniversaire de la mort du dernier roi de l’Ancien Régime, je vous invite donc à la Chapelle Expiatoire où se tient, du 21 janvier au 19 février 2022, l’exposition ‘L’Exécution du Roi’, sous le commissariat de Jean-Clément Martin.
Dans ce lieu de recueillement, je vous propose notamment de découvrir le groupe sculpté dédié à Louis XVI, situé à droite de l’autel de la chapelle. Réalisé par Joseph Bosio, cet «Apothéose de Louis XVI» met en scène le Roi, habillé de son manteau de sacre et soutenu par un ange qui le guide vers le ciel. Cette œuvre est impressionnante car tout en mouvement. On a l’impression de voir le Roi s’élever au-dessus de nous dans un élan spirituel.
Cette œuvre représentant le Roi, comme la seconde sculpture en hommage à la Reine, ont été offertes par la duchesse d’Angoulême qui n’est autres que Marie-Thérèse de France, qu’on appelait Madame Royale, fille et unique enfant survivante du défunt couple royale. Les deux groupes sculptés ont été installées après la Restauration, et donc après la chute des derniers Bourbons, entre 1834 et 1835.
Revenons à la sculpture de Louis XVI. Sur le devant, le testament de Louis XVI est gravé sur une plaque de marbre noir. Il a rédigé ce testament le 25 décembre 1792 alors que lui et sa famille sont enfermés dans la Tour du Temple. Depuis le 11 décembre, d’ailleurs, Louis XVI est même séparé de sa femme, ses enfants et sa sœur, Madame Elisabeth.
Je finirai donc par quelques extraits de ce testament touchant, où il se prépare à la mort, et où il pardonne à ses bourreaux et détracteurs, appelant ses enfants à ne jamais venger sa mort.
« […] N'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m'adresser, je déclare ici, en sa présence, mes dernières volontés et sentiments. […] Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en ai donné aucun sujet ; et je prie Dieu de leur pardonner, de même qu'à ceux qui par un faux zèle ou par un zèle mal entendu, m'ont fait beaucoup de mal. Je recommande à Dieu ma femme et mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang ou par quelque autre manière que ce puisse être ; je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur, qui souffrent depuis longtemps avec moi ; de les soutenir par sa grâce, s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils resteront dans ce monde périssable. […] Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens ; qu'il doit oublier toute haine tout ressentiment, et nommément ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve ; qu'il ne peut faire le bonheur des peuples qu'en régnant suivant des lois. […] Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardent, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. […] Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. »
Pour en savoir plus, retrouvez sur ce blog l’article et le podcast dédié à ma visite de la Chapelle Expiatoire. N’hésitez pas aussi à visiter la Chapelle Expiatoire : toutes les informations ici
Et rendez-vous du 21 janvier au 19 février 2022 pour y découvrir l’exposition « l’Exécution du Roi ».
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