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L’HÔTEL PEREIRE (PARIS 8e): UN ÉCRIN PRESTIGIEUX POUR LA FONDATION SIMONE ET CINO DEL DUCA

Photo du rédacteur: Igor Robinet-SlanskyIgor Robinet-Slansky

Dernière mise à jour : 11 déc. 2024

Paris
Salon de l'Hôtel Pereire

Ouvert pour la première fois au public à l’occasion des 40e Journées Européennes du Patrimoine en septembre 2023, l’Hôtel Pereire est l’un des plus prestigieux hôtels particuliers parisiens de la plaine Monceau qui ont émergé pendant les travaux d’Haussmann dans la seconde moitié du 19e siècle.


Situé au 10 rue Alfred de Vigny, dans le 8e arrondissement, il accueille aujourd’hui, et depuis 1975, le siège de la Fondation Simone et Cino Del Duca, dont l’objectif est de faire rayonner les arts, les lettres et les sciences en France et à l’étranger, via un panel de prix dédiés et l’attribution de subventions. Une fondation que Simone Del Duca crée après la mort de son époux, Cino, décédé en 1967, magnat de la presse, producteur de cinéma, mécène et grand philanthrope engagé dans la recherche scientifique, la culture et les arts. A la disparition de Simone Del Duca en 2004, la gestion de la fondation est confiée à l’Institut de France.



Mais depuis sa construction à la fin du 19e siècle pour la famille Pereire, et avant d’héberger la fondation Simone et Cino Del Duca, l’hôtel a connu bien des évolutions dans ses fonctions comme dans ses aménagements – les décors et ameublements actuels ne sont ainsi pas d’origine, mais laissent imaginer la splendeur et le faste d’une telle résidence typique du Paris de la Belle Époque.


L’HÔTEL PEREIRE : HISTOIRE D’UN HÔTEL PARTICULIER PARISIEN


L’histoire des lieux commence avec Émile II Pereire (1840-1913), un riche ingénieur et homme d’affaires parisien, qui le fait bâtir entre 1879 et 1881 par l’architecte flamand William Bouwens van der Boyen (1834-1907).


Si son nom vous dit quelque chose, c’est qu’Émile II Pereire est le fils de l’un des célèbres frères Pereire, Emile Pereire (1800-75), hommes d’affaires et politique influent du 19e siècle. Avec son frère Isaac (1806-80), Émile jouera un rôle primordial dans le développement économique et industriel de la France, d’abord sous la Monarchie de Juillet (1830-48), puis au Second Empire (1852-70).



Conquis par les idées libérales, les deux frères Pereire créent d’abord plusieurs compagnies de chemin de fer qui vont marquer le développement et la modernisation du réseau de transports français. Ils fondent ensuite le Crédit Mobilier pour permettre aux industriels d’investir sur le long terme, accompagnant ainsi la croissance industrielle française, et investissent aussi, entre autres, dans des sociétés d’assurance.


Mais les frères Pereire participent surtout, via leurs sociétés immobilières de financement et de nombreuses opérations immobilières, aux grands travaux haussmanniens qui modifieront plus de 60% de la surface de Paris entre 1853 et 1870. Menés à la demande de l’empereur Napoléon III (1808-1873) par le Baron Georges-Eugène Haussmann, alors préfet de la Seine, ces grands travaux ont pour objectifs de moderniser l’urbanisme français pour assainir les villes et les sécuriser, sans oublier de les embellir: Lyon, Bordeaux, Rouen, Marseille… et surtout Paris qui doit refléter la modernité, la puissance et le prestige de l’Empire, sous la devise «Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie».


En 1861, les Pereire signent ainsi un traité avec la ville de Paris pour, entre autres projets, lotir la plaine Monceau, à l’ouest de la capitale, et en faire l’un des quartiers les plus prisés de l’époque - toujours aujourd’hui. Ils y font alors ériger de nombreux hôtels particuliers pour la bourgeoisie et les riches industriels du Second Empire, l’Hôtel que décide de bâtir Emile II Pereire en bordure du Parc Monceau est l’un de ceux-là.


Portraits
Les frères Emile & Isaac Pereire

Point biographie: En savoir plus sur les frères Pereire.


Emile (1800-75) et Isaac Pereire (1806-80) sont issus d’une famille d’immigrés espagnols d’origine portugaise qui va très vite se rapprocher du pouvoir: leur grand-père Jacob Rodrigues Pereira (qui change son nom en Pereire) sera interprète de Louis XV; leur père, Isaac Rodrigues-Pereire (1767-1806), a fait fortune dans le commerce du textile et dans les assurances maritimes à Bordeaux.


Forts de ce patrimoine d’entrepreneurs et d’une éducation solide, Emile et Isaac deviennent banquiers à Paris dans les années 1820, avant de lancer, en 1835, la Compagnie du Chemin de fer de Paris-Saint-Germain, soutenus par le banquier James de Rothschild. C’est la première compagnie de train réellement dédiée au transport de voyageurs.


Pour financer le développement de nouvelles infrastructures et de nouvelles compagnies ferroviaires, les frères Pereire vont une nouvelle fois innover en créant le Crédit Mobilier en 1852. Cet organisme financier d’un nouveau genre permet de prêter des fonds à long terme aux industriels. Les Pereire contribuent en cela à la Révolution Industrielle de la France et notamment au développement et à la modernisation des transports ferroviaires. Ils fondent, entre autres, les Chemins de fer du Nord (1845), la Compagnie des Chemins de Fer du Midi (1852), les Chemins de fer du Rhône-Loire (1853), la Grande société des chemins de fer russes (1856); ils investissent dans la Société Autrichienne des Chemins de Fer (1854) et participent à la création de la Compagnie des chemins de fer du nord de l’Espagne en 1858.


Ils fondent également la Compagnie Générale Maritime en 1855 qui, jusqu’en 1975 et sous d’autres appellations, assurera les liaisons transatlantiques, et ils investissent dans des chantiers navals à Saint-Nazaire. En parallèle, en hommes d’affaires affûtés, ils s’associent à la création de plusieurs sociétés d’assurance.


Mais aujourd’hui, les frères Pereire sont aussi et surtout connus pour leurs nombreux projets immobiliers. Le Second Empire (1852-70) de Napoléon III (1808-73) est en effet marqué par une politique de modernisation des villes françaises et en particulier de Paris. Grâce aux grands travaux lancés en 1853 sous la supervision du préfet de la Seine Georges-Eugène Haussmann, la capitale doit devenir la ville la plus belle et la plus moderne du monde. Ce grand chantier est en partie financé par l’État à travers la Caisse des Dépôts, mais ce n’est pas suffisant. Peu de banques privées vont cependant vouloir prendre le risque d’investir dans ce gigantesque projet. Peu, sauf les frères Pereire qui créent différentes sociétés immobilières, souvent co-financées par le Crédit Mobilier, pour développer des projets de construction et d'aménagement urbain. Ils investissent dans de vastes projets immobiliers, en développant à Paris de luxueuses propriétés et hôtels particuliers pour les riches industriels ou les aristocrates (quartier de la plaine Monceau), mais aussi des logements sociaux au confort moderne pour les ouvriers dont le nombre est alors croissant. Au-delà de la capitale, ils créent en 1862 le quartier de la Ville d’Hiver dans la station balnéaire d’Arcachon qui commence à être très prisée de la bourgeoisie bordelaise et parisienne, et qui est accessible par la ligne Paris-Bordeaux qui appartient… aux Pereire!


Cependant, ces investissements excessifs mèneront, en 1867, à la faillite du Crédit Mobilier. Les Pereire resteront cependant très présents dans la vie économique et politique française. Emile meurt le 5 janvier 1875 à Paris, et Isaac le 12 juillet 1880. Ils sont enterrés au cimetière de Montmartre.


Ambitieux, les Pereire auront réussi, par leur audace et leurs qualités d’investisseurs visionnaires, à contribuer à la modernisation économique, industrielle et urbaine de la France. Tant et si bien qu’aujourd’hui encore, le boulevard Pereire, dans le 17e arrondissement de Paris, leur rend hommage, eux qui ont participé à changer le visage de la capitale.


Revenons à la plaine Monceau. C’est en 1879 qu’Emile II Pereire commande son hôtel particulier familial à l’architecte William Bouwens van der Boyen, dont les talents ont déjà œuvré pour l’hôtel Cernuschi situé à quelques pas. Réalisé dans un style classique des 17e et 18e siècles français, l’Hôtel Pereire est emblématique de l’éclectisme en vogue au 19e siècle, et l’un des plus beaux bâtiments du quartier avec les Hôtels Meunier et Camondo.



En 1913, à la mort d’Emile II Pereire, sa femme Suzanne Chevalier, puis leurs enfants, héritent successivement de la propriété. Réquisitionnée en 1941, pendant la Seconde Guerre Mondiale, par le ministère de la Production Industrielle, il est ensuite racheté par la société des Charbonnages de France en 1947 qui y conserve ses bureaux jusqu’au début des années 1970.


1975 : LA FONDATION SIMONE ET CINO DEL DUCA EST INAUGURÉE À L’HÔTEL PEREIRE


En 1974, Simone Del Duca tombe sous le charme de l’Hôtel Pereire qu’elle décide d’acheter pour héberger sa nouvelle fondation. Ce sera chose faite le 10 mars 1975, et le 22 avril, la fondation est officiellement créée. Après de nombreux travaux de réaménagement, l’hôtel accueille au rez-de-chaussée les espaces de réception et de conférences, au premier étage les services administratifs, au deuxième une salle à manger et des chambres pour accueillir savants et chercheurs, et au troisième le personnel. Pour sa part, elle n’y logera jamais.



QUI SONT CINO ET SIMONE DEL DUCA ?


Cino Del Duca (1899-1967), né le 25 juillet 1899 dans une famille pauvre de Montedinove, dans la région des Marches, en Italie, connaît une enfance marquée par les difficultés économiques. Très jeune, il développe une farouche volonté de réussir.


Après avoir travaillé comme tailleur, et un bref passage dans l’armée pendant la Première Guerre mondiale, où il obtient une croix de guerre, il entame sa carrière dans l’édition comme vendeur de romans-feuilletons pour l’éditeur Lotario Vecchi, jusqu’à ce qu’avec ses frères Domenico et Aceo, il lance sa propre maison d’édition, ‘la Moderna’, en 1928. D’abord spécialisée dans les romans roses, la société publie le premier journal destiné aux jeunes, ‘Il Monello’, en 1932, inspiré des bandes dessinées américaines, avant de lancer un second magazine d’illustrations, ‘L’Intrepido’.


Le succès est au rendez-vous et la fratrie fait fortune. Mais en ces temps troublés en Italie, où Mussolini est au pouvoir depuis 1922, faire fortune, qui plus est dans la presse, ne plaît pas toujours. Aussi, face aux contrôles de plus en plus oppressants, Cino Del duca s’installe à Paris en 1932 où il fonde Maison éditoriale universelle, puis les Éditions Mondiales qui publient des romans, mais aussi et surtout, en visionnaire, des magazines illustrés reprenant les histoires des comics américains. Italie, France, Belgique, Espagne… Cino Del Duca va de succès en succès.



En 1939, il rencontre Simone Nirouet qu’il épouse en 1947 et qu’il va associer à ses affaires. Après-Guerre, il publie ‘Intimité’, un magazine féminin, puis le célèbre ‘Nous Deux’ avec ses romans dessinés et romans photos de fictions sentimentales qui s’arrachent. Dans les années 1950, les Éditions Mondiales deviennent le quatrième groupe de presse français et se diversifient avec des maisons d’édition, des librairies, des imprimeries, mais aussi une activité de production de films dans le cinéma, parmi lesquels ‘L’Avventura’ ou Touchez pas au Grisbi’. Il lance ensuite le premier programme télévisé de poche, ‘TéléPoche’ et un quotidien sur le modèle des tabloïd anglais, ‘Paris-Jour’.


À sa mort soudaine, le 24 mai 1967 à Milan, il laisse à sa femme un empire médiatique florissant. Simone Del Diuca devient la première femme éditrice française.



Simone Del Duca est née Simone Niroute le 18 juillet 1912 à Saint-Maur-des-Fossés. Elle jouera un rôle clé dans les entreprises de son mari, Cino, avant de lui succéder après son décès. Elle perpétuera également l’œuvre philanthropique engagée dès les années 1950 avec son époux en multipliant les initiatives pour la culture, la recherche scientifique et les arts.


Car dès 1952, la création de la bourse Del Duca vise à encourager la création littéraire en remettant un million de francs à un écrivain indépendant. En 1968, Simone Del Duca crée le prix Mondial Cino Del Duca, puis plusieurs Grands Prix dans les domaines scientifiques, artistiques et archéologiques. Afin de structurer ces opérations de mécénat, elle crée en 1975 la fondation Simone et Cino Del Duca qui installe son siège au sein de l’Hôtel Pereire.


Simone Del Duca disparaît le 16 mai 2004. En 1979, elle avait revendu les Éditions Mondiales au groupe de presse allemand Axel Ganz, qui le revendra à Cora-Revillon, puis à Emap et au groupe Mondadori. De son côté, la Fondation Simone et Cino Del Duca, reconnue dans le monde pour ses actions philanthropiques, est léguée à l’Institut de France qui en a la charge depuis février 2005.


LE RÔLE DE LA FONDATION SIMONE ET CINO DEL DUCA


Sous la gouvernance de l’Institut de France et de son Chancelier, la Fondation Simone et Cino Del Duca a pour objectifs de faire rayonner les arts, els sciences et les lettres en France et à l’international à travers des actions de mécénats, des bourses et des prix.


La Fondation remet chaque ainsi années en juin quatre Grands Prix lors d’une grande cérémonie sous la coupole de l’Institut de France :


  • Le Prix Mondial Cino Del Duca, qui récompense la carrière d’auteurs témoignant de messages humanistes.

  • Le Grand Prix scientifique, attribué à un chercheur français et son équipe pour un projet de recherche remarquable.

  • Le Grand prix d’archéologie, décerné à celles et ceux qui œuvrent, par leurs travaux d’archéologues, à faire rayonner l’archéologie française.

  • Le Grand Prix artistique qui récompense un ou une artiste pour l’ensemble de sa carrière.


D’autres prix et bourses viennent par ailleurs compléter ces quatre Grands Prix et sont remis à d’autres acteurs des domaines littéraires, scientifiques, archéologiques et artistiques – 14 prix au total sont ainsi décernés chaque année. Enfin, et comme l’avait initié Simone Del Duca, l’Hôtel Pereire accueille tout au long de l’année des cycles de conférences et des rencontres intellectuelles et culturelles.


LA FONDATION CÉLÈBRE SES 50 ANS EN 2025


Créée le 22 avril 1975, la Fondation Simone et Cino Del Duca fête ses 50 ans d’engagements en 2025. Pour l’occasion, de nombreux événements se tiendront tout au long du printemps, parmi lesquels : des visites guidées ouvertes au public, la remise d’un prix inédit, l’édition d’un livre et la production d’un documentaire sur l’hôtel et les Del Duca…


Plus d’informations à venir très prochainement !


Mais avant cela, laissez-moi maintenant vous guider dans la visite de cet Hôtel particulier peu connu du public.

LA VISITE DE L’HÔTEL PEREIRE


Après avoir traversé la cour d’honneur, typique des hôtels particuliers du quartier, on pénètre dans l’édifice via une grande porte sous marquise de verre, et après quelques marches, on est traverse le vestibule pour gagner le hall impressionnant.



LE REZ-DE-CHAUSSÉE


Le hall de 100 mètres carrés a fait la fierté de la famille Pereire: son puit de lumière central surmonté d’une verrière impressionne les invités dès leur arrivée – à l’origine il y avait deux puits de lumière, mais l’un d’eux a été comblé pour créer de nouvelles pièces à l’étage. Chaleureux et feutré, avec son parquet, son escalier en bois très anglais, et son papier peint lie-de-vin, le hall donne le ton aux convives: on est ici dans un hôtel particulier des plus luxueux.



Plusieurs salons s’articulent alors autour du hall. Le premier d’entre eux dans lequel le parcours de visite nous incite à entrer est le salon Cordoue. Cette pièce remarquable doit son nom à ses murs flanqués de panneaux de cuir de Cordoue peint, intégrés à un décor de boiseries là-encore dans un style très néo-gothique anglais. Les dessus de portes, décorés de pivoines par le peintre Georges Jeannin (1841-1925), éclairent la salle de leurs couleurs vives. Simone Del Duca avait installé ici son bureau d’apparat, soit une pièce pour recevoir ses invités et partenaires.



La visite se poursuit par le Grand Salon. C’est la pièce centrale de l’hôtel. Elle est séparée par des colonnes néo-classiques en deux espaces distincts qui se répondent par leurs décors jumeaux: même style de cheminée en marbre surmontée de miroirs dorés, même papier peint vert réhaussé de dorure et délicatement intégré aux lambris blancs et aux boiseries or, dans un style 18e très rocaille.


Ce salon de réception donne d’un côté sur le hall, d’un autre sur une terrasse et un jardin qui, lui-même, ouvre sur le Parc Monceau (une petite porte permet d’ailleurs un accès privé). On trouve, sur l’une des terrasses, une sculpture taille réelle de Cino Del Duca.



Attenante au Grand Salon, se trouve la Bibliothèque. Un lieu plus intime dans lequel on pénètre avec une certaine pudeur. C’est une pièce chaleureuse tendue d’un velours rouge rassurant, où l’on est invité à se retrouver en petit comité pour discuter en bonne compagnie ou lire en toute tranquillité - les étagères chargées des nombreux livres de Simone De Duca ne laissent que l’embarras du choix. Elle n’est d’ailleurs pas très loin: son portrait en Parisienne, réalisé en 1958 par Jean-Gabriel Domergue (1889-1962), observe les convives d’un air joyeux et léger.



LE PREMIER ÉTAGE


Après le rez-de-chaussée, gagnons les pièces du premier étage, là où les Pereire avaient installé les chambres de leur hôtel particulier. Pour cela, retraversons le hall et empruntons le magnifique escalier de bois. En gravissant les marches de cet escalier d’honneur, vous pourrez observer une plaque de marbre où sont gravés, en lettres d’or, les noms des lauréats du Grand Prix Mondial Cino Del Duca depuis 1969. Vous pourrez également admirer une belle tapisserie de 1715 qui représente «Aristide préparant un sacrifice aux dieux».



Arrivé au premier étage, et avant de découvrir les bureaux qui le composent, arrêtez-vous un instant sur le palier d’où, à travers l’ouverture dédiée au puit de lumière, vous pourrez contempler, vers le bas, le hall d’où vous venez, et vers le haut, la sublime verrière.



Pénétrons maintenant dans le premier bureau : c’est celui du Président de la Fondation Del Duca. Ancien bureau de travail de Simone Del Duca, il accueille aujourd’hui Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut de France. Parmi les aménagements, remarquez le bureau de style Crescent initialement utilisé par Simone Del Duca pour le salon Cordoue, et la tapisserie d’Aubusson «Phoebus et les ailes» de l’artiste Jean Lurçat (1892-1966) réalisé en 1962. Attenante, se trouve une petite pièce où s’activaient les secrétaires de Simone.



Passons à la pièce suivante: la salle du Conseil. Prévue pour les réunions, elle présente un mobilier commandé à la maison Claude Bernard par la Société des Charbonnages de France dans les années 1950 : grande table couverte de laine bouillie, chaises à gros clous vieillis. On observe aussi ici une très belle tapisserie d’Aubusson, «Hélène et Pâris», réalisée en 1652 et acquise par la Fondation en 2009. On peut y voir également les portraits de Cino et Simone Del Duca qui contemplent la scène et semblent donner leur avis sur les décisions à prendre.



Autre curiosité : le salon Orange. Ce bureau, où le bois prédomine (parquets, lambris), doit son nom à la peinture orange vif qui orne le haut des murs et le plafond.



La visite du premier étage se conclut par le salon Vigny. Il a été aménagé dans l’une des anciennes chambres des maîtres de maison qui se trouvaient à cet étage à l’époque des Pereire. Aujourd’hui, elle tient le rôle de salle de réunion. On peut y voir un film qui retrace l’histoire des différents prix de la Fondation Del Duca et admirer la vue sur l’hôtel particulier voisin.



LE SECOND ÉTAGE



Au second étage, c’est d’abord la salle à Manger qui impressionne par sa taille et ses décors en boiseries. Ici, Simone Del Duca organisait des réunions et des événements – dîners, réceptions – avec ses partenaires et invités privilégiés. C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd'hui.



Attenants, l’office et la cuisine permettent de répondre à ces besoins événementiels. Ils ont été bâtis en lieu et place de la verrière et du second puits de lumière qui éclairaient jusqu’au rez-de-chaussée.



Enfin, après avoir traversé une curieuse antichambre pensée façon jardin d’hiver, la visite se termine par l’étonnante chambre d’invité. Réalisée dans les années 1970, dont elle a gardé le style psychédélique avec ses imprimés géométriques verts, cette pièce servait à accueillir les hôtes de marque de la Fondation.



Après ce tour exceptionnel dans l’histoire des lieux, du 19e siècle au 21e, nous redescendons le magnifique escalier, et regagnons le vestibule.

Si vous avez envie d’en savoir plus, rendez-vous sur le site de la Fondation Simone et Cino Del Duca. Et pour les prochaines Journées Européennes du Patrimoine, n’hésitez pas à passer par le 10, rue Alfred de Vigny pour explorer l’Hôtel Pereire, très rarement ouvert au public.

SOURCES


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