La Saint-Valentin est dans quelques jours, et de nombreux amoureux fêteront l’amour en France et dans une grande partie du monde. Que l’on soit alors en couple ou célibataire, et que l’on adhère ou non à l’idée d’une fête des amoureux, une chose est sûre: l’amour ne laisse personne indifférent, et il en est certainement plus d’un ou plus d’une qui s’est laissé.e un jour charmer par les mots, les cadeaux ou les attentions d’un prétendant ou d’une prétendante.
Pour l’occasion, et parce qu’on célèbre cette année les 150 ans de la mort de Napoléon III (20 avril 1808-9 janvier 1873), et les 170 ans du mariage de l’empereur avec Eugénie, sa belle impératrice, je vous propose un point anecdote on ne peut plus romantique qui se déroule quelques mois avant leur union, le 30 janvier 1953.
Nous sommes au Palais de Compiègne à l’automne 1852. Louis-Napoléon Bonaparte, le neveu de Napoléon 1er élu président de la 2e République en 1848, n’a pas encore proclamé le Second Empire (il le fera le 2 décembre de la même année). Célibataire, celui qui n’est pas encore Napoléon III cherche celle qui sera son impératrice. Depuis plus de 2 ans, il fait ainsi la cour à une ravissante comtesse andalouse, la belle et envoûtante Eugénie de Guzman, Comtesse de Teba, dite aussi Eugénie de Montijo.
Sous le charme, Louis-Napoléon l’a invitée à Compiègne avec sa mère pour gagner son cœur. Alors que tous deux se promènent un matin dans le parc du château, Eugénie remarque un trèfle qui brille par l’effet que la lumière produit sur les gouttes de rosée qui recouvrent ses feuilles. Emerveillée par cette beauté de la nature, elle ne peut alors se retenir de partager son ressenti et de livrer ses émotions au futur empereur qui se montre très attentif à ses paroles. Car en écoutant sa belle andalouse, ce dernier a soudain une idée qui lui vient en tête.
Ainsi, le lendemain, dans un geste des plus romantiques et audacieux, Louis-Napoléon, qui a usé de son pouvoir et de ses relations, va créer la surprise en lui faisant livrer une broche en or, argent, émeraudes et diamants qui rappelle ce trèfle mouillé de rosée. Réalisée par le joailler Jules Fossin, deuxième descendant de la dynastie des Chaumet, c’est un bijou exceptionnel que la cour impériale considèrera rétrospectivement comme un véritable cadeau de fiançailles.
Finalement, est-ce ce geste qui a fini de conquérir Eugénie? On ne le saura jamais vraiment. Toujours est-il que Louis-Napoléon et Eugénie se marieront bien le 30 janvier 1853 en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ils deviendront alors pour la postérité le couple impérial légendaire de cette seconde moitié du 19e siècle.
Concernant la broche appelée ‘Trèfle de Compiègne’, on sait que l’impératrice la gardera et l’affectionnera tout au long de sa vie. Elle la portera ainsi épinglée sur son corsage dans de nombreuses occasions et on peut encore la voir sur certains portraits. Sachez d’ailleurs que ce bijou prendra une telle place dans son cœur qu’elle en commandera un deuxième du même style en émail et diamants.
Et vous, avez-vous déjà fait de telles folies par amour?
Sources
Visite du château de Compiègne
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