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Photo du rédacteurIgor Robinet-Slansky

AU CŒUR DU PALAIS DES ROIS DE MAJORQUE À PERPIGNAN

Perpignan
Palais des rois de Majorque

Sur les hauteurs de la catalane Perpignan, capitale des Pyrénées-Orientales et de la province historique du Roussillon, s’élève l’imposant palais des rois de Majorque. Si son nom à de quoi surprendre, il faut en réalité savoir que la ville a longtemps été intégrée au royaume de Majorque.



À L’ORIGINE DU PALAIS DES ROIS DE MAJORQUE

 

Après la chute de l’Empire romain (476) et la domination des Wisigoths (5e-8e siècles) puis des Arabes (fin du 8e), le comté du Roussillon, et donc Perpignan, sont placés sous la tutelle du royaume des Francs, dirigé par les descendants de Charlemagne (règne 768-814). À la fin du 10e siècle, avec l’extinction de la dynastie carolingienne, le comté du Roussillon passe aux mains de la dynastie catalane d’Empuries (ou Ampurias). Mais En 1172, le comte Girard II de Roussillon meurt sans héritier et lègue ses terres à son parent et suzerain, le comte de Barcelone, de Gérone et roi d’Aragon, Alphonse II (1157-1196).

 

Toujours - symboliquement au moins - sous dépendance française, le comté du Roussillon est définitivement acquis par le royaume d’Aragon par le traité de Corbeil en 1258, signé entre le roi de France, les rois d’Aragon, et les comtes de Barcelone et de Catalogne.

 

Par la suite, Jacques 1er d’Aragon (1208-1276), dit Jacques le Conquérant, décide de constituer un royaume pour son fils cadet, Jaume (ou Jacques II) : ce sera le royaume de Majorque qui rassemble les Baléares (dont Majorque), les comtés du Roussillon et de Cerdagne, et Montpellier - son fils aîné, Pere d’Aragon, héritant du royaume de Valence et de la principauté de Catalogne.

 

À la mort de son père en 1276, Jacques II devient donc roi de Majorque et intègre à son royaume le comté du Roussillon. Avec lui, la région, et la ville de Perpignan, inaugurent une période de prospérité économique. La capitale du comté, également capitale continentale du royaume, accueille alors de grands chantiers, tels celui de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, mais aussi et surtout celui du palais royal.



 

LE PALAIS DES ROIS DE MAJORQUE : UNE FORTERESSE POUR UN ROYAUME

 

Pour accueillir sa cour, et son épouse Esclarmonde de Foix, Jacques II (Jaume II en catalan) décide de bâtir un château majestueux, véritable palais-forteresse, au sommet d’une colline au sud de la ville. Entouré de fossés, il s’élève sur une esplanade agrémentée de jardins. Notez que le 5 octobre 1285, le roi de France Philippe III le Hardi, qui s’était rapproché de Jaume II, mourra ici, dans ce palais.



L’entrée se fait par une barbacane, une porte protégée de fortifications. L’ensemble des bâtiments s’organise ensuite autour de la cour d’Honneur.



En face de l’entrée (aile Est), les impressionnantes chapelles royales – haute et basse – s’imposent dans la tour Major.



Elles sont encadrées des logis du Roi (à gauche) et de la Reine (à droite), reliés par un passage discret qui permettait au couple de se retrouver sans être vus.



Face aux chapelles, l’aile Ouest accueille la salle du trône qui s’impose, bordée de la salle à manger du roi, de sa chambre primitive (avant la construction de son logis) et de la tour de l’Hommage – une tour défensive sur quatre niveaux, du haut de laquelle on domine toute la ville et au-delà.



L’aile Sud abrite la salle de Majorque, tout en volume, où étaient organisés les réceptions et banquets, les assemblées royales ou les visites diplomatiques. On remarque ici trois cheminées devant lesquelles se plaçait le roi. Les braises étaient ensuite placées dans des braséros au centre de la pièce.



Au sein de l’aile Nord se trouvait, enfin, la chancellerie qui regroupait l’administration du royaume (aujourd’hui, y sont présentées des expositions temporaires).


DU PALAIS DE MAJORQUE À LA CITADELLE ESPAGNOLE, PUIS FRANÇAISE

 

Le palais des rois de Majorque sera utilisé comme tel jusqu’en 1349 lorsque Jaume III est tué dans les combats menés par le royaume d’Aragon et soutenus par le roi de France Philippe VI. En effet, comme ses prédécesseurs, le roi Pierre IV d’Aragon n’a jamais accepté l’indépendance du royaume de Majorque. Après avoir tenté de récupérer ces territoires par la force, la mort de son cousin Jaume III lui permet de les réintégrer à l’Aragon.

 

Le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon, en 1471, conduit à la création du royaume d’Espagne en 1479. L’ancien palais des rois de Majorque est alors converti en arsenal, et au 16e siècle, Philippe II d’Espagne (1527-1598) commande la construction d’une citadelle bastionnée en étoile autour du château pour protéger la ville de Perpignan, mais aussi et surtout la frontière de son royaume avec la France.



Finalement, Louis XIII prend la ville en 1642 et, en 1659, le traité des Pyrénées signé entre Louis XIV et Philippe IV d’Espagne, permet à la France de réintégrer définitivement, entre autres, Perpignan et le Roussillon. Le palais des rois de Majorque reste alors une place forte modernisée par Sébastien Le Prestre de Vauban, dit Vauban, commissaire général des fortifications. Cependant, il le dira lui-même, les constructions étaient d’une telle qualité qu’il n’y a eu que très peu de modifications à apporter.



L’ancien palais a conservé cette fonction militaire jusqu’à aujourd’hui où une partie (qui ne se visite pas) accueille plusieurs antennes du ministère de la Défense.

 

Rénové dans son état médiéval, le palais des rois de Majorque est un passage obligé pour qui décide d’explorer Perpignan, son histoire et son patrimoine.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Quoi ? Le Palais des Rois de Majorque

  • Où ? Rue des Archers, 66000 Perpignan

  • Quand ? Tous les jours

    De novembre à mars : 10h - 17h

    D’avril à mai : 10h - 18h

    De juillet à août : 9h30 - 18h30

    De septembre à octobre : 10h -18h

    Fermetures annuelles : 1er janvier, 15 jours en janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre


 

SOURCES

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