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Photo du rédacteurIgor Robinet-Slansky

EXPOSITION: ‘JOHAN VAN DER KEUKEN, LE RYTHME DES IMAGES’ AU JEU DE PAUME


Passer-by, Johan van der Keuken (1982)

Le photographe et cinéaste néerlandais Johan van der Keuken (1938-2001) est à l’honneur au musée du Jeu de Paume à Paris. L’exposition «Johan van des Keuken, le Rythme des images», qui se tient du 16 juin au 17 septembre 2023, propose ainsi une rétrospective de son travail entre 1955 et 2000, à travers une centaine de tirages d’époque capturés par son œil de photographe, et mis en regard de courts-métrages réalisés par le cinéaste talentueux qu’il était. Un travail entre reportage documentaire et fiction expérimentale qui cherche avant tout à représenter de façon intimiste, impulsive et parfois violente la réalité du monde qui l’entoure ou tout au moins la perception directe qu’il en a.

Johan Van der Keuken, le rythme des images. Jeu de Paume, Paris

Né le 4 avril 1938 à Amsterdam aux Pays-Bas et initié à la photographie dès l’âge de 12 ans, Johan van der Keuken publie son premier livre de photographies en 1955, à 17 ans: «Nous avons 17 ans» (Wij zijn 17), puis «Derrière la vitre» (Achter glas) en 1958, deux ouvrages qui rassemblent des portraits poétiques et intimes des amis et artistes de son entourage. C’est par les tirages extraits de ces livres et par leurs maquettes originales que s’ouvre l’exposition.


Très vite, passionné par le cinéma, Johan van der Keuken s’installe à Paris où il étudie de 1956 à 1958 à l’IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques). La capitale l’inspire. Il arpente ses rues et ses quartiers et, avec son Leica M3, capture l’atmosphère pesante d’un Paris populaire marqué par la guerre d’Algérie. Des instantanés pris dans le métro ou la rue, de nuit comme de jour, qui portent déjà sa signature: saisir les individus en mouvement dans leur environnement urbain, au cœur d’une ville immense et pleine de vitalité qui trouve cependant ses limites dans le cadre restreint que l’artiste choisit de lui donner à travers son point de vue photographique. De ces clichés parisiens, van der Keuken publiera un livre, «Paris Mortel» (1963). Ce travail de captation subjective de l’atmosphère des grands centres urbains et de leurs habitants se déclinera dans de nombreuses villes, de Paris à New York en passant par Amsterdam. C’est ce que nous présente la deuxième partie de l’exposition intitulée «La Ville organique», où l’artiste cherche toujours à représenter le réel dans son côté le plus brut.

Dans ces villes, van der Keuken tournera aussi de nombreux films, comme à Paris en 1960 avec «Paris à l’aube» (son 1er film), ou à New York en 1994 avec «On Animal locomotion». Au total, il réalisera plus de 50 films entre 1960 et 2000: des courts, moyens et longs métrages, fictions comme documentaires, qui, eux-aussi, questionneront toujours ce rapport à la réalité.


«Surface plane», la section suivante de l’exposition, s’intéresse ensuite au rapport entre le sujet de l’image photographique, statique, et le cadre dans lequel il évolue ou à travers lequel il est capté. La fenêtre, comme «cadre dans le cadre» d’une photo ou d’un film, élément récurrent du travail du photographe comme du cinéaste, modifie le point de vue du spectateur. Les surfaces lisses ou fixes sur lesquelles se détachent objets ou individus apparaissent comme des respirations, des vides ou des silences visuels qui rompent le rythme d’une scène, et figent un instant la réalité chaotique du monde.


Je ne connaissais pas le travail de Johan van der Keuken et j’ai été touché par ses clichés et ses films bruts et réalistes. Mort le 7 janvier 2001 à Amsterdam, il laisse derrière lui une collection unique d’images photographiques et cinématographiques, témoins de la réalité de leur époque, que je vous encourage à découvrir au fil de l’exposition «Le rythme des images» au Jeu de Paume.

INFORMATIONS PRATIQUES

Le musée du Jeu de Paume est ouvert le mardi de 11h à 21h et du mercredi au dimanche de 11h à 19h. Tous les détails sur le site du musée.


SOURCES

  • Visite guidée de l’exposition.

  • Dossier de presse de l’exposition.

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