Que vous ayez visité le château de Fontainebleau ou non, vous connaissez certainement son célèbre double escalier d’Honneur.
Tout juste rénové en juin 2022, ce magnifique escalier en fer à cheval se situe dans la cour d’Honneur du palais et mène aux Grands Appartements royaux du 1er étage et notamment aux appartements dit des Reines Mères et à la sublime salle de Bal.
La Cour d’Honneur a été commencée au 16e siècle sous François 1er, à l’occasion des grands travaux qu’il lance à Fontainebleau à partir de 1528. Mais c’est sous le règne de son fils Henri II (règne 1547-59) qu’elle est finalisée par l’architecte du château, Philippe Delorme, qui construit aussi le premier escalier en fer à cheval.
Au 17e siècle, Louis XIII (règne 1610-43), qui est né au château, poursuit les chantiers de son père Henri IV (règne 1589-1610) et, en 1632-1634, fait reconstruire l’escalier de la cour d’Honneur par Jean Androuet du Cerceau. C’est cette version que nous admirons encore aujourd’hui. À partir du règne de Louis XIV (1643-11715), c’est sur cet escalier que l’on accueillera les princesses et futures épouses des fils de France.
Concernant la Cour d’Honneur, toujours, elle a continué à évoluer jusqu’au 19e siècle. Elle est aujourd’hui bordée de l’aile des ministres au nord, une aile construite en 1530 sous François 1er. On y trouve d’ailleurs son chiffre, un «F» majuscule, et son emblème, la salamandre, symbole d’immortalité et d’invincibilité.
En face, au sud, l’aile Louis XV est plus récente. Comme son nom l’indique, elle a été édifiée par le roi Louis XV entre 1739 et 1774 pour créer des logements pour la cour de France. Pour cela, il a dû détruire la Galerie d’Ulysse, un chef d’œuvre de la Renaissance réalisée pour François 1er par le peintre/sculpteur/architecte italien le Primatice.
La cour d’Honneur est enfin aujourd’hui ouverte sur la ville, sur son côté ouest, depuis que Napoléon 1er a détruit l’aile dite de Ferrare érigé par François 1er, et qu’il l’a remplacée par la Grille d’Honneur en 1809/1810.
Pour finir sur la Cour d’Honneur, sachez qu’elle a porté plusieurs noms au cours de son histoire. On l’appelle aussi cour du Cheval Blanc depuis le 16e siècle quand un cheval de plâtre y était installé au centre. Il n’est pas resté en place longtemps, mais le nom a été gardé. À la fin du Premier Empire, on va l’appeler aussi la cour des Adieux. En effet, alors qu’il a abdiqué à Fontainebleau le 6 avril 1814, Napoléon 1er va être contraint de quitter les lieux le 20 avril. Ce jour-là, il descend lentement le fameux escalier en fer à cheval, avant de prononcer un discours devant sa garde au milieu de la cour. Le terme de cour des Adieux date ainsi de ce jour. Il sera particulièrement utilisé sous le Second Empire (1862-70) dirigé par Napoléon III qui travaille à réhabiliter le mythe de son oncle Napoléon.
Concernant l’escalier, considéré comme un chef-d’œuvre architectural, il a été copié des centaines de fois dans le monde, notamment au Louvre par Napoléon III au 19e siècle dans la cour des Ecuries (ou aujourd’hui cour Lefuel, du nom de son architecte), mais aussi dans le palais princier de Monaco par l’architecte génois Marc Antonio Grigho en 1675.
Pour en savoir plus sur Fontainebleau et son histoire, rendez-vous sur l’article et le podcast relatant ma visite du château sur ce blog.
Sources
« Fontainebleau, vraie demeure des rois, maison des siècles » - éditions du château de Fontainebleau
« Histoire du château de Fontainebleau » par Yves Carlier – Editions Gisserot
« Fontainebleau en dates et en chiffres » par Yves Carlier – Editions Gisserot
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