En ce 29 septembre, jour de la Saint Michel/Sainte Michèle (bonne fête à ma maman), je vous donne rendez-vous devant la fontaine Saint-Michel dans le 5e arrondissement de Paris.
Sa construction, sous le Second Empire, est liée aux grands travaux menés par Georges Eugène Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, qui est chargé par l’Empereur Napoléon III de moderniser l’urbanisme français. Il s’agit d’assainir les villes et de les sécuriser, sans oublier de les embellir: Lyon, Bordeaux, Rouen, Marseille… mais surtout Paris qui doit refléter la modernité, la puissance et le prestige de l’Empire.
Sous la devise «Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie», les rues moyenâgeuses étroites sont détruites ou agrandies. On trace de grandes avenues et les lignes sont droites pour faciliter la circulation (et le contrôle de la population en cas de manifestation?); on joue avec la perspective des monuments; on bâtit des immeubles modernes d’architecture «haussmannienne»; on crée des jardins pour faire respirer la ville et améliorer l’hygiène…
C’est dans ce Paris en transformation que naît le projet de la fontaine Saint-Michel. Alors que le boulevard Saint-Michel est percé aux abords du Palais de Justice et de la Sainte-Chapelle, le vide laissé entre la place Saint-André-des-Arts et le pont Saint-Michel doit être comblé. On décide de bâtir une fontaine sur le pignon de l’immeuble qui s’y trouve.
On pense d’abord à y installer une statue géante de Napoléon 1er. Mais la municipalité rejette l’idée et on choisit de créer un ensemble sur le thème de la lutte du Bien contre le Mal à travers une sculpture de l’Archange Michel terrassant le Diable. Une représentation de Saint Michel qui doit aussi rappeler l’ancienne chapelle Saint-Michel-en-la-Cité située jadis dans le Palais de Justice.
La fontaine est réalisée par l’architecte Gabriel Davioud (1821-81). Sa construction débute en juin 1858 et l’édifice est inauguré en présence de Napoléon III le 15 août 1860, jour de la Saint-Napoléon et de la fête nationale sous l’Empire, comme le rappelle l’inscription sur le fronton haut.
Haute de 26 mètres et large de 15, la fontaine est composée comme un arc de triomphe antique et doit rappeler la fontaine Médicis du jardin du Luxembourg. Dans la niche centrale, la sculpture de ‘Saint-Michel terrassant le Démon’ a été réalisée par Francisque Duret. Elle est entourée de quatre colonnes corinthiennes en marbre rouge du Languedoc surmontées de quatre statues de bronze représentant les vertus cardinales: prudence, tempérance, force d’âme & justice. En avant du bassin, les deux chimères ailées ou dragons crachant de l’eau sont signées Henri-Alfred Jacquemart.
La polychromie des matériaux -marbres rouge et vert, pierre bleue de Soignies, calcaire jaune de Saint-Yllie- donne de la luminosité à cet ensemble orienté nord et naturellement peu éclairé. A l’époque, son éclectisme a valu de nombreuse critique à la fontaine Saint-Michel. Aujourd’hui, c’est un lieu de rassemblement populaire et l’une des fontaines les plus célèbres de Paris.
Sources
Guide Vert Michelin « Paris, 75 idées de promenades »
Page Wikipédia de la Fontaine Saint Michel
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