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Photo du rédacteurIgor Robinet-Slansky

LA GALERIE DE PALÉONTOLOGIE ET D’ANATOMIE COMPARÉE À PARIS


Rendez-vous aujourd’hui dans la surprenante Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée qui présente ossements, fossiles et documents pour mieux comprendre le fonctionnement du monde vivant d’hier et d’aujourd’hui.


On trouve ainsi au rez-de-chaussée l’impressionnante galerie d’Anatomie où sont exposés les squelettes des principales familles d’espèces qui composent le règne animal que nous connaissons: du poisson au rat, de la vache à la girafe, du singe à l’Homme, en passant par l’immense baleine à bosse, le crocodile ou encore, plus communs, le cheval, le chien et le chat.


Les deux étages supérieurs sont, eux, consacrés à la galerie de Paléontologie qui nous conte l’histoire et l’évolution des habitants de notre planète grâce à une riche collections d’ossements et de fossiles: les vertébrés au 1er étage (dinosaures, premiers mammifères, mammouths, tigres à dents de sabre…); et les invertébrés (insectes, mollusques) et plantes fossiles au 2e.


Je dois dire que je ai découvert la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie il y a peu et que j’ai été émerveillé! Le bâtiment est magnifique, digne d’un roman de Jules Verne. La richesse des pièces exposées en fait un haut lieu du patrimoine scientifique mondial et un espace d’apprentissage idéal pour les grands comme pour les petits (j’y étais avec mon neveu de 8 ans qui a adoré!).


Cette galerie se trouve au cœur du jardin des Plantes à Paris. Bâtie en 1898, elle s’intègre plus largement aux galeries du Museum d’Histoire Naturelle (Galerie de l’Evolution, Galerie de Minéralogie, Grandes Serres, Ménagerie). Un musée officiellement créé à la Révolution mais dont l’histoire remonte en réalité au règne de Louis XIII (règne: 1610-43).


Histoire du Musée d’Histoire Naturelle et du Jardin des Plantes de Paris

Louis XIII

A l’image des nombreux jardins botaniques qui naissent en Europe au 17e siècle, c’est en 1635 que Louis XIII demande à Guy de la Brosse (1586-1641) de créer à Paris le Jardin royal des plantes médicinales pour former les futurs médecins et apothicaires. Ouvert au public en 1840, ce lieu d’étude scientifique permet aussi à tous de découvrir la nature et de suivre, en français et non en latin, des cours gratuits d’anatomie, de botanique et de chimie. Un succès!


Au 18e siècle, le jardin s’ouvre aux plantes exotiques que l’on apprend à acclimater ici, sous serres. Des plantes qui permettent d’améliorer la médecine mais aussi l’alimentation: le café, les fruits exotiques (ananas)… Nommé intendant du Jardin du Roi (nom donné au domaine à partir de 1718) en 1739, sous Louis XV (règne: 1715-1774), et jusqu’à sa mort en 1788, le bourguignon Georges Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), transforme les lieux en profondeur. Il agrandit le Cabinet d’histoire naturelle où sont menées les études scientifiques, intègre au jardin l’hôtel particulier voisin de Magny et crée sur son terrain, en 1787, l’amphithéâtre Verniquet -du nom de son architecte Edme Verniquet (1727-1804)- où se tiennent les cours proposés par les professeurs du Jardin du Roi. En 1788, il fait enfin bâtir de nouvelles serres et fait agrandir le jardin, doublant sa surface.

Ainsi installé, Buffon peut mener à bien ses recherches botaniques et animalières, entouré de l’anatomiste Louis Jean Marie Daubenton, du père de la première théorie de l’évolution, Jean-Baptiste Lamarck, ou encore du minéralogiste Déodat de Delomieu, et des botanistes André Thouin et René Desfontaine.


C’est aussi dans cet environnement que Buffon rédige l’œuvre qui le rendra célèbre et pour lequel on l’appellera le ‘prince des naturalistes’: ‘L’Histoire naturelle’, 36 volumes publiés entre 1749 et 1788 qui rassemblent l’ensemble des connaissances de l’époque sur la faune et la flore. Enfin, le jardin garde un autre souvenir du scientifique: ‘la Gloriette de Buffon’. Au cœur du labyrinthe situé sur la butte près de l’entrée nord-ouest du parc, ce belvédère ou kiosque néo-classique bâti entre 1786 et 1787 est le plus ancien édifice métallique de Paris.


A la Révolution, le Convention acte la naissance du Museum d’Histoire Naturelle le 10 juin 1793. L’ancien Jardin du Roi va peu à peu prendre son apparence actuelle.


En 1794, on ouvre la Ménagerie. Elle accueille les animaux sauvages qui étaient montrés dans les rues, après qu’un arrêté municipal ait interdit ces spectacles, mais aussi les animaux de la Ménagerie Royale de Versailles ou ceux de la ménagerie du Duc d’Orléans. De nombreuses espèces intègreront ensuite ce ‘musée’ d’animaux vivants.


Au 19e siècle, les collections du Museum s’enrichissent fortement. L’architecte Rohault de Fleury bâtit ainsi en 1834-36 les premières Grandes Serres avec d’innovantes structures métalliques puis, en 1837, est inaugurée la Galerie de Minéralogie et de Géologie dans un style grec classique.

En 1889, alors que la Tour Eiffel vient d’être inaugurée, on édifie au nord du jardin la Grande Galerie de l’Évolution (ou Galerie de Zoologie), en lieu et place des anciens cabinets d’histoire naturelle, trop petits. C’est le bâtiment principal du Museum d’Histoire Naturelle avec son architecture métallique emblématique du 19e siècle, et sa grande nef centrale éclairée par une vaste verrière. Le nouveau bâtiment domine un jardin à la française bordé d’allées de platanes et encadré sur sa droite (quand on est face à la Galerie de l’Evolution) par les serres, l’école de botanique et le jardin écologique, et sur sa gauche par les galeries. En 1908, le sculpteur Jean Carlus réalisera une statue de bronze de Buffon qui fera face à la Grande Galerie de l’Évolution.

Dans la continuité de la Galerie de Minéralogie et de Géologie, on décide de construire la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée en 1898. Suivent quelques décennies plus tard, au 20e siècle, l’édification de deux bâtiments dans un pur style Art Déco : la Galerie de Botanique en 1935, et une nouvelle serre ou ‘jardin d’Hiver’ bâti en 1937 par René-Félix Bergé. De nouveaux espaces sont créés aussi dans le jardin : le jardin alpin en 1936, le jardin écologique en 1938 et le jardin des iris en 1964.


Que vous soyez passionnés ou simples curieux, vous aimerez sans conteste partir à la découverte de ces lieux et monuments de notre patrimoine qui ont fait, et font encore, la grande et belle histoire des sciences.

Informations pratiques


Toutes les informations sont disponibles sur le site du Jardin des Plantes et du Museum d’Histoire Naturelle.


Sources


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