Il y a quelques semaines, j’ai pu visiter le célèbre Duomo de Milan, en Italie. Sa silhouette élancée et dentelée de marbre blanc ne m’était pas inconnue, mais je n’y étais jamais entré. Je dois dire que l’extérieur est clairement plus impressionnant et grandiose que l’intérieur qui mériterait un vrai coup de rénovation. Le Duomo n’en reste pas moins un incontournable et un emblème de la capitale lombarde.
Sur la place du Duomo, la façade de marbre de Candoglia (Lac Majeur), blanc nervuré de rose, impose à chacun.e la puissance historique de l’édifice. Et pour cause: nous sommes ici face à un monument témoin de l’histoire chrétienne de la ville, bâti sur près de 6 siècles, entre 1386 et 1965, et aux styles à la fois gothique, classique et néogothique.
Depuis le 5e siècle, s’élevait ici le centre religieux de la ville composé de la Basilique de San Ambrogio et, dès 836, de la Basilique de Santa Tecla. Ces deux basiliques seront détruites par un incendie en 1075. À la fin du 14e siècle, afin de rénover les lieux et de montrer sa grandeur et le succès de sa politique d’expansion (jusqu’à Pise, Pérouse, Assise & Sienne) aux puissances européennes avec qui il veut jouer à armes égales, Gian Galeazzo Visconti (1351-1402), seigneur puis duc de Milan, décide de construire une cathédrale d’un nouveau genre, dédiée à la Vierge Marie Naissante (Mariae Nascenti). Plutôt que de garder le style architectural traditionnel en briques rouges de Lombardie, il décide de s’inspirer des cathédrales gothiques du nord de l’Europe et recouvre les briques de marbre blanc. La Fabbrica del Duomo, entreprise créée spécialement pour bâtir et entretenir l’édifice (elle est toujours active aujourd’hui), en pose la première pierre en 1386 avec pour architecte Nicolas de Bonaventure.
Les descendants de Visconti prendront le relais jusqu’en 1450 où le pouvoir passe aux mains des Sforza (1450-1520) -avec une intermittence française sous Louis XII entre 1499 & 1535. Empreints des goûts du Quattrocento, ce 15e siècle emblématique de la 1ère Renaissance italienne, les Sforza créeront les vitraux colorés et la coupole.
En 1540, le duché milanais tombe sous la coupe de la couronne d’Espagne. C’est à cette époque que les archevêques de Milan, Carlo puis Fédérico Borromeo, lancent la construction du presbytère, des chapelles latérales, et du superbe tour de chœur sculpté. En 1713, l’Espagne cède le Milanais à l’Autriche qui, avec l’architecte Francesco Croce, termine la tour lanterne et installe, au-dessus, la célèbre Madonnina, cette statue de la Vierge en cuivre doré perchée à 100 mètres de hauteur.
En 1802, l’empire autrichien perd le duché au profit de la France de Napoléon, alors Premier Consul en France, qui devient président de la République d’Italie. En 1805, en vue de son couronnement comme roi autoproclamé d’Italie, celui qui est devenu l’Empereur des Français accélère les travaux, notamment la façade qui est enfin terminée en 1813. Le reste de la cathédrale sera réellement finalisé en 1965.
A voir au Duomo de Milan:
À l’intérieur, le magnifique sol en marbre à rosaces, l’impressionnante allée centrale et les quatre allées latérales, les 52 pilastres, ou encore le chœur sculpté.
À l’extérieur, la superbe façade, et surtout, le toit (où je n’ai pu monter mais la visite, paraît-il, est magique) avec la célèbre Madonnina en cuivre doré qui domine la ville, et qui surplombe une véritable "forêt" de 3400 statues (dont une représentant Napoléon) et de pinacles en marbre.
Le Duomo de Milan est l’une des plus grandes cathédrales au monde: 11700 mètres carrés, 45 mètres de haut, 157 mètres de long, et une capacité d’accueil de 40000 fidèles.
Sources
Le Petit Futé ‘Milan City trip’
Le site du musée de Milan
Le site Visitonsmilan.com
Page Wikipédia du Duomo
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