On dit souvent que les lits des rois et reines étaient plus petits, ou plutôt plus courts, que nos lits actuels. Est-ce vrai? En réalité, ça n’est pas si simple.
On dit que les lits étaient courts parce qu’on y dormait assis. Était-ce réellement le cas?
Les habitudes médiévales semblent contredire cette explication. En effet, au Moyen-Âge, on recommandait de dormir allongé, sur le côté. De nombreuses illustrations et enluminures en témoignent. Dans ce cas, la petite taille des lits pourrait résider dans la taille elle-même des gens de l’époque, plus petits (une tête de moins que nous).
Il semble en revanche qu’on dormait bien assis à partir de la Renaissance, même si les historiens ne s’accordent pas tous rigoureusement là-dessus. La position allongée était celle des défunts. Aussi, craignait-on d’attirer le mauvais œil ou la mort pendant son sommeil en dormant ainsi. Cette superstition aurait duré jusqu’à la fin de l’Ancien régime. On aurait continué à dormir assis ou semi-allongé, surélevé par des édredons et oreillers jusqu’à la Révolution après laquelle on dormira définitivement allongé.
Cependant, dormir assis implique-t-il obligatoirement que les lits étaient raccourcis? Pas forcément.
Déjà, d’un point de vue pratique, à la Renaissance comme sous l’Ancien Régime, les gens étaient plus grands qu’au Moyen-Âge. Je vous rappelle que François 1er mesurait 1,93m, comme Louis XV, et Louis XIV plus d’1,80m. Ils pouvaient donc avoir besoin d’un lit adapté en termes de taille, s’ils désiraient s’allonger par exemple.
De plus, le lit est alors symbole de pouvoir. Plus que le trône, dès le Moyen-Âge le lit du roi est le lieu de son pouvoir, devant lequel on s’incline. C’est d’autant plus vrai, plus tard à Versailles, où les cérémonies du Lever et du Coucher du Roi rythment la vie de cour, elle-même dirigée par les règles strictes de l’Etiquette. On trouve d’ailleurs souvent, à Versailles et dans les chambres des châteaux royaux, une balustrade qui délimite l’espace public et humain, du lit du Roi, espace privé et sacré. Seuls les domestiques et les intimes ou invités du souverain étaient autorisés à la franchir. Le lit doit donc être à l’image du monarque: grandiose. Il doit être imposant, en hauteur, en largeur comme en longueur. A la Renaissance comme sous l’Ancien Régime, le lit royal se fait souvent à baldaquin, avec colonnes de bois sculptées et rideaux pour garantir chaleur et intimité une fois fermés. Il s’agrémentera aussi ensuite d’un dais. Un dais placé au plus haut et qui, chez les souverains, se fait aussi long et large que le lit (chez le reste des nobles ou aristocrates, il doit être plus petit).
Finalement, l’impression de petite taille des lits royaux tient sûrement plus d’une illusion d’optique que d’une réalité. La hauteur des colonnes, du dais et des plafonds des chambres de l’époque, la taille surdimensionnée des têtes de lit, et la surélévation des lits royaux, placés sur une estrade, peuvent donner cette impression qu’ils sont plus petits qu’ils ne le sont réellement.
Avant de refermer cette anecdote, saviez-vous que le lit de la reine était toujours plus large que celui du roi? Pourquoi? Et bien tout simplement parce que c’était le lit conjugal. Seul le roi se déplaçait. Il rejoignait la reine pour passer la nuit avec elle, s’il le désirait, et non l’inverse. Le lit de la reine devait pouvoir accueillir 2 personnes.
J’espère que cette anecdote vous a plu. N’hésitez pas à la partager et à découvrir d’autres anecdotes et visites sur ce blog.
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