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Photo du rédacteurIgor Robinet-Slansky

SPÉCIAL JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 2024 : SUR LES PAS DE RICHARD HENNESSY ET DES SECRETS DE LA MAISON HENNESSY À COGNAC

Cognac
Chai du Fondateur - Hennessy

Direction la charmante ville de Cognac, en Charente (16). Réputé pour ses vignobles qui, sur plus de 80 000 hectares dans les territoires alentours, produisent les raisins nécessaires à la création du célèbre spiritueux qui porte son nom, la ville médiévale est aussi riche d’une histoire et d’un patrimoine porté par les grandes Maisons qui ont fait sa réputation (je le rappelle : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Il est donc à consommer avec modération).

 

Parmi elles, la Maison Hennessy est l’une des plus célèbres, et l’une des pionnières du secteur à bien des égards. Le monde entier connaît Hennessy – c’est le ‘H’ du groupe LVMH (Louis Vuitton Moët-Hennessy), propriétaire de la Maison depuis 1987. Mais connaissez-vous son histoire, et celle, passionnante, de celui qui lui a donné son nom, un certain officier irlandais, Richard Hennessy ?



Pour tout savoir, un programme exclusif vous est proposé lors des 41e Journées Européennes du Patrimoine (JEP) les 21 et 22 septembre 2024 pour découvrir cette Maison aux savoir-faire et à la renommée séculaires. Rendez-vous ainsi à quelques pas du site historique de la Maison, sur les bords de la paisible Charente, rue Richonne à Cognac, dans le magnifique bâtiment contemporain créé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.



Au programme de ces deux journées :

  • « Laisser au temps… », une exposition inédite en hommage au fondateur de la Miason, Richard Hennessy, un homme visionnaire dont on célèbre les 300 ans en cette année 2024.



Pour les JEP, l’exposition est proposée en visites guidées de 30 minutes de 10h à 18h (départ en groupe de 15 personnes toutes les 15 minutes depuis l’accueil des Visites Hennessy, rue de la Richonne à Cognac). Notez que l’exposition est aussi accessible en visite libre (hors JEP) jusqu’au 31 décembre 2024.


  • Visite de la Tonnellerie de la Maison Hennessy (quai Maurice Hennessy à Cognac) : Explorez l’atelier où, selon les savoir-faire ancestraux et avec les outils traditionnels, les artisans tonneliers continuent à fabriquer, réparer et entretenir les barriques qui conservent les eaux-de-vie de la Maison depuis des siècles. Les visites guidées en petit groupe se feront entre 10h et 12h30 le matin, puis 14h et 17H30 l’après-midi.



Notez que ces visites se font sans réservation et sur présentation directement sur place.

 

L’exposition « Laisser au temps… » et la découverte de la tonnellerie s’ajoutent au programme de visites guidées proposées tout au long de l’année par Hennessy et qui permettent d’explorer son histoire et une partie des secrets de fabrication de ses cognacs.


Installations, vidéos explicatives, réalité virtuelle (l’animation poétique ‘Mobilis’ dans l’imaginaire de Richard Hennessy est grandiose), visites des chais et ateliers… conçus comme de véritables expériences multisensorielles, ces parcours offrent une immersion dans l’univers fascinant du cognac : de l’importance des terroirs aux subtiles assemblages des maîtres de chai, en passant par les spécificités de la culture des raisins, les techniques rigoureuses de la double-distillation, le vieillissement indispensable des eaux-de-vie en fût de chênes ou encore les secrets des artisans tonneliers…



Tous les renseignements concernant les visites sont à retrouver ici, sur le site de la Maison Hennessy.

 

Pour ma part, outre l’exposition et la tonnellerie que j’ai eu la chance de visiter en avant-première, j’ai eu le privilège d’explorer certains des lieux emblématiques qui ont fait la renommée de la Maison Hennessy :

  • Le chai de la Faïencerie, où est conservée une partie des eaux-de-vie servant à créer les assemblages qui feront les cognacs de la Maison.



  • Le chai du fondateur, le plus ancien bâti en 1774 qui conserve les eaux de vie les plus anciennes – 50 ans d’âge minimum.



  • Le château de Bagnolet, acheté en 1841 par le petit-fils de Richard Hennessy, Auguste, pour en faire la propriété familiale. Toujours privé, il ne se visite pas et appartient aujourd’hui à la Maison Hennessy qui y accueille des événements et ses invités privilégiés.


 

Je vous invite donc ci-après à me suivre au fil de l’exposition « Laisser au temps… » et à découvrir ainsi l’histoire d’Hennessy, avant d’explorer les lieux historiques de la Maison que j’ai eu la chance de visiter. Mais pour commencer, et parce qu’il est important d’en connaître les fondements, je vous propose de vous rappeler les caractéristiques du cognac, son histoire séculaire et les grandes étapes de sa fabrication.

 

LE COGNAC : UN ASSEMBLAGE DE QUALITÉ ET DE SAVOIR-FAIRE

 

Il est difficile d’établir une date de naissance pour le cognac que nous connaissons, mais on sait que dès le 3e siècle, sous l’impulsion des Romains, la région produit des vins qu’elle exporte.

 

DU VIN BRÛLÉ AU COGNAC

 

Il faut cependant attendre le 15e siècle pour que ce vin de Charente soit distillé en eau-de-vie. En effet, le vin produit alors voyage mal et tourne souvent pendant le transport. On a ainsi l’idée de le distiller pour exporter un concentré de vin, une « eau ardente » comme on l’appelle puisqu’elle est chauffée que l’on transportera ensuite dans des barriques via la Charente vers les pays du Nord qui en raffolent (la Hollande notamment, mais aussi l’Angleterre). Ce mode de production sera en outre idéal puisqu’ainsi distillé, une même quantité de vin est beaucoup moins volumineuse à transporter.



Ce vin brûlé, comme on l’appelle aussi, sera également nommé brandevin en français, un dérivé du hollandais brandewijn (vin brulé) qui donnera Brandy en anglais. Une fois arrivé à destination, il sera coupé d’eau pour « recréer » un vin comestible. Ce sont ainsi les Hollandais installés en Charente pour canaliser le marais poitevin, qui mettront en place les premiers alambiques dédiés à la distillation.


Les années passant, on s’aperçoit que cette eau-de-vie stockée dans des barriques de chêne se bonifie en vieillissant, et qu’on peut alors la consommer pure. Ce nouvel alcool se diffuse ainsi dans toute l’Europe où il fait fureur. A tel point qu’en Angleterre, au début du 17e siècle, la croissance économique aidant, le royaume connaît une pénurie d’alcool et des eaux-de-vie charentaises. Pour produire plus rapidement de bonnes eaux-de-vie, les Anglais adaptent alors aux eaux-de-vie importées la double distillation utilisée dans la fabrication du Whisky.



Cette double distillation sera importée au 18e siècle en Charente par des marchands anglais et irlandais, souvent exilés, qui s’installent dans la région. Certains ouvrent des sociétés de négoces, comme Richard Hennessy en 1765.

 

Ainsi est née la production de Cognac en Charente. Mais quels sont les étapes et les secrets de sa fabrication ?

 

LES ÉTAPES D’ÉLABORATION DU COGNAC

 

La fabrication du cognac est un processus long et complexe, qui implique un savoir-faire unique et de nombreuses étapes, qui vont de la culture de la vigne à la commercialisation des assemblages. Voici les principales phases du processus.

 

1. Le terroir et les crus

 

Le cognac est produit exclusivement dans la région délimitée autour de Cognac, en Charente et en Charente-Maritime, et un peu en Dordogne et dans les Deux-Sèvres. Ce terroir de plus de 75 000 hectares est divisé en six crus, classés en fonction de la qualité du sol et du climat, qui influencent le caractère des vins produits :

 

  • Grande Champagne : Le cru le plus prestigieux, avec des sols crayeux, donnant les eaux-de-vie les plus fines et des cognacs raffinés et élégants. Il nécessite un long vieillissement.

  • Petite Champagne : Semblable à la Grande Champagne, mais moins prestigieux, ce cru produit des eaux-de-vie d’une grande finesse.

  • Borderies : Plus petit cru, il produit des cognacs ronds et floraux qui nécessite une maturation plus rapide.

  • Fins Bois : Ce cru est le plus large en termes de territoires. Il produit des cognacs fruités et souples, souvent utilisés dans les assemblages.

  • Bons Bois et Bois Ordinaires : Ces deux crus sont cultivés dans les territoires les plus éloignés de Cognac. Leurs sols sont moins calcaires et, pour les Bois Ordinaires, le climat est plus maritime. Ces crus produisent des cognacs plus rustiques, moins utilisés pour les assemblages haut de gamme.

 


2. Les cépages

 

Le principal cépage utilisé pour la production du cognac est l'Ugni Blanc (ou Trebbiano), choisi pour sa résistance et sa forte acidité, qui en fait un excellent vin de base pour la distillation. D’autres cépages sont autorisés, mais moins utilisés, tels le Colombard ou la Folle Blanche.



Ces différents cépages produisent des vins blancs secs et peu alcoolisés, parfaits pour la distillation.

 

3. La vinification

 

Les raisins sont récoltés généralement en septembre ou octobre. Ils sont ensuite pressés pour en extraire le jus, qui est fermenté pendant quelques jours pour obtenir un vin blanc sec, avec un faible taux d'alcool (environ 7 à 9%).



Ce vin n'est pas destiné à être bu tel quel, car il est acide et peu agréable au goût, mais il est idéal pour la distillation.

 

4. La distillation

 

Le vin est distillé dans des alambics en cuivre traditionnels, appelés alambics charentais. La distillation dite distillation charentaise est en fait une double distillation qui se fait en deux étapes ou en double chauffe :

 

  • La première chauffe (ou première distillation) produit une eau-de-vie appelée "brouillis", avec un taux d'alcool d'environ 27 à 30%.

 

  • La seconde chauffe, appelée "bonne chauffe", permet de raffiner cette eau-de-vie pour obtenir un liquide titrant entre 68 et 72 % d'alcool. Seul le "cœur" de cette distillation, la partie la plus pure, est conservé pour le vieillissement. C’est le distillateur qui, par son expérience, son savoir-faire et grâce à son nez expert, réussit à séparer les condensats qui seront redistillés – appelés têtes (premiers condensats), queues (derniers condensats) et secondes – et le cœur de chauffe, ce liquide cristallin qu’on appelle alors eau-de-vie, qui lui sera entreposé dans des barriques en chêne pour vieillir au minimum deux ans.



La distillation est réglementée et ne peut s’effectuer dans les distilleries qu’entre la récolte en octobre et le 31 mars de l’année suivante. Il faut en moyenne 12 litres de vin pour produire un litre d’eau-de-vie.

 

5. Le vieillissement

 

L'eau-de-vie est ensuite vieillie en fûts de chêne, traditionnellement issus des forêts de Tronçais ou du Limousin. Le bois des barriques joue un rôle crucial dans la maturation du cognac, en lui apportant des arômes de vanille, de fruits secs ou d'épices, tout en permettant une légère oxydation.

 

Le vieillissement minimum est de deux ans, mais pour des cognacs plus complexes, il peut durer plusieurs décennies. Les eaux de vie de Cognac sont conservé ou élevées en fûts dans des chais, où les variations de température et d'humidité influencent également son développement.



Chez Hennessy, les eaux-de-vie les plus anciennes (minimum 50 ans d’âge) sont conservées dans le chai du Fondateur bâti en 1774. Pour les plus rares et prestigieuses (la plus ancienne date de 1800), elles sont même stockées dans une partie de ce chai appelé avec poésie le Paradis.

 

Seuls des barriques ayant contenu des eaux-de-vie de Cognac peuvent être utilisées. Les eaux-de-vie les plus jeunes sont conservées dans les nouvelles barriques. La Maison Hennessy conserve plus de 350 000 barriques réparties dans 65 chais.

 

Lorsqu’une eau-de-vie est arrivée à maturité et qu’elle n’a plus besoin de vieillir, elle est transférée dans une dame-jeanne. Ces grandes bonbonnes en verre gainées d’osier sont notamment utilisées chez Hennessy pour conserver des eaux-de-vie très anciennes. Elles permettent de stopper le vieillissement une fois la maturation optimale atteinte, protégeant ainsi les arômes et la qualité des cognacs. Hermétiques, elles préservent ces eaux-de-vie précieuses pour des assemblages rares ou des éditions limitées, garantissant leur conservation dans des conditions parfaites pendant des décennies.



Anecdote : Savez-vous ce qu’on appelle la part des anges ?

 

Pendant le vieillissement en fûts de chêne, une partie du cognac s'évapore naturellement à travers le bois. Ce phénomène est appelé la part des anges.

 

Environ 2 à 3 % du volume total s'évapore chaque année, contribuant ainsi au développement des arômes en permettant une légère oxygénation de l'eau-de-vie. Bien que cette perte soit significative, elle fait partie intégrante du processus de vieillissement, conférant au cognac ses caractéristiques uniques. Au fil du temps, cette évaporation représente des millions de litres, mais elle est essentielle pour atteindre l'équilibre parfait entre puissance et subtilité.

 

En s’évaporant dans l’atmosphère, cet alcool nourrit un champignon microscopique nommé Torula compniacensis. C’est lui qui confère aux murs des chais et à leurs toits une couleur noire typique de la région.



Autrefois, lorsqu’on voulait repérer une production clandestine de cognac, il suffisait ainsi de regarder la couleur des murs : si cette pellicule noire les recouvrait, alors pas de doute, des eaux-de-vie de Cognac vieillissaient ici.

 

6. Le comité de dégustation

 

Chez Hennessy, la qualité du cognac repose sur l’expertise de son comité de dégustation. Ce comité, composé de plusieurs experts, se réunit chaque matin à 11 heures pour déguster et évaluer jusqu’à 80 eaux-de-vie en cours de vieillissement.



Les membres du comité, des maîtres de chai ou des œnologues, testent les différentes cuvées pour s'assurer de leur qualité, de leur évolution et de leur potentiel de vieillissement. Ce processus permet d’identifier les eaux-de-vie qui seront utilisées pour les différents types d'assemblages et garantit la cohérence du style Hennessy au fil des ans.

 

7. L'assemblage

 

Une des étapes clés du processus est l'assemblage, ou le "mariage" des eaux-de-vie. Le maître de chai, responsable de cet art, sélectionne et mélange des eaux-de-vie de différents âges et de différents crus pour créer un cognac équilibré. Cela permet de produire un goût constant année après année, malgré les variations naturelles des récoltes.

 

Chez Hennessy, les mentions sur les étiquettes (VS, VSOP, XO) correspondent à l'âge des eaux-de-vie utilisées dans l'assemblage : 

  • VS (Very Special) : Cognac dont la plus jeune eau-de-vie a au moins 2 ans.

  • VSOP (Very Superior Old Pale) : La plus jeune eau-de-vie a au moins 4 ans.

  • XO (Extra Old) : La plus jeune eau-de-vie a au moins 10 ans.



Notez que l’âge d’un cognac correspond à celui de la plus jeune des eaux-de-vie assemblées dans sa composition.

 

8. La réduction et la mise en bouteille

 

Une fois l'assemblage réalisé, l'alcool peut être réduit progressivement avec de l'eau distillée pour atteindre un degré alcoolique d'environ 40%. Ce processus de réduction est souvent réalisé sur plusieurs mois pour éviter de brusquer l'eau-de-vie. Le cognac est ensuite filtré pour enlever toute impureté avant d'être mis en bouteille.



9. La commercialisation

 

Le cognac est ensuite prêt à être commercialisé. Les bouteilles sont étiquetées selon leur classification (VS, VSOP, XO, ou des éditions spéciales) et sont destinées à la vente partout dans le monde. Le cognac est exporté sur les cinq continents, où il est souvent associé au luxe et à l'art de vivre français.

 

Maintenant que vous en savez plus sur l’histoire du Cognac et sa fabrication, je vous propose de découvrir plus précisément l’histoire et le site de la Maison Hennessy.

  

« LAISSER AU TEMPS… » : IMMERSION CHEZ RICHARD HENNESSY

 

L’exposition « Laisser au temps… » retrace l’histoire de Richard Hennessy et, avec elle, les premiers pas de la Maison qu’il a fondé en 1765 et qui porte son nom. Un parcours clair et accessible à tous les curieux comme aux connaisseurs de la Maison.


Le titre de l’’exposition n’a pas été choisi au hasard. Il fait référence au tempérament et à la vision de Richard Hennessy. La véritable phrase qu’il a prononcée est en effet : « Il faut laisser au temps ce que le présent ne peut pénétrer », signifiant que le temps est la valeur essentielle qui permet d’améliorer l’état présent des choses. Cette devise, Richard Hennessy l’appliquera ainsi à l’élaboration de ses cognacs dont l’excellence ne peut s’acquérir qu’avec la maturité.



Objets, mobilier, tableaux, archives (documents, dessins, lettres) et vidéos… le visiteur est littéralement plongé dans un cabinet de curiosité aussi instructif que ludique. Au fil de la visite, on découvre ainsi le parcours exceptionnel de cet homme qui, d’officier exilé irlandais à négociant charentais, a su user de son talent pour donner naissance à l’une des plus prestigieuses Maisons de cognac.

 

Parmi les pièces exceptionnelles que l’on peut admirer :

  • Le seul portrait de Richard Hennessy réalisé d’après description par Georges Scott en 1933.



  • Des lettres manuscrites signées Richard Hennessy et cachetées de son sceau ;

  • Des livres ayant appartenu à Richard Hennessy et son carnet de notes ;



  • Des dessins de Richard Hennessy ;

  • Des objets évoquant son intérêt pour le voyage et les contrées lointaines ;



  • Son sublime bureau de travail.

 

En parallèle, et en écho artistique aux précieuses archives présentées ici, une série d’illustrations contemporaines s’invite au sein de l’exposition. Inspirées par la vie de Richard Hennessy, elles ont été réalisées par l’artiste d’origine irlandaise, Michael McGregor.



LA MAISON HENNESSY : UNE HISTOIRE FAMILIALE DE TRADITIONS ET D’AUDACE

 

L’histoire de la Maison Hennessy, aujourd’hui connue dans le monde entier, est indissociable de celle de son fondateur, Richard Hennessy et de ses successeurs. Preuve de ce lien indéfectible, le logo de la Maison représente un bras armé repris de la partie haute du blason de la famille Hennessy.



Cette dynastie saura ainsi transformer l’entreprise familiale en une réussite internationale, tout en restant fidèle à son identité, ses savoir-faire séculaires et une excellence qui lui est propre et incontestée.

 

RICHARD HENNESSY : HISTOIRE D’UN VISIONNAIRE À COGNAC

 

Un Irlandais en Charente au18e siècle ? Cela a de quoi surprendre. Et pourtant, c’est bien ici, à Cognac, que Richard Hennessy décidera de s’installer et de fonder sa maison en 1765. Mais alors, comment est-il arrivé ici et pourquoi ?

 

Cette histoire peu banale, l’exposition « Laisser au temps… » (27 juin - 31 décembre 2024) l’explique clairement. Un titre qui n’a pas été choisi au hasard et qui fait référence au tempérament et à la vision de Richard Hennessy. La véritable phrase qu’il a prononcée est en effet : « Il faut laisser au temps ce que le présent ne peut pénétrer », signifiant que le temps est la valeur essentielle qui permet d’améliorer l’état présent des choses. Cette devise, Richard Hennessy l’appliquera ainsi à l’élaboration de ses cognacs dont l’excellence ne peut s’acquérir qu’avec la maturité.

 

RICHARD HENNESSY : DE L’IRLANDE À LA FRANCE

 

Né en 1724 dans un petit village du comté de Cork, en Irlande, le jeune Richard fuit son pays à 19 ans pour échapper à l’oppression anglaise contre les catholiques. Tout juste débarqué en France, il s’engage dans la brigade irlandaise du roi Louis XV (r.1715-74).


 

Nous sommes en effet en pleine guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) qui oppose la France, la Prusse & la Bavière, d'une part, à l'Autriche, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies (Pays-Bas) & la Russie, d'autre part. Pour mener à bien les combats, le roi de France a besoin de tous les volontaires et accueille ainsi volontiers les exilés irlandais catholiques hostiles à l’Angleterre.

 

C’est ainsi en servant Louis XV que Richard Hennessy, devenu capitaine, va découvrir la Charente vers 1745… et les eaux-de-vie de Cognac ! Il ne le sait pas encore, cette découverte va bientôt changer sa destinée.



En 1757, la France ayant retrouvé la paix, Richard quitte l‘armée et décide de rejoindre une partie de sa famille à Ostende, en Flandres, plaque tournante du commerce international à l’époque. Là, il y apprend les rouages du négoce. Un apprentissage qu’il mettra bientôt en œuvre et dans lequel il va vite se révéler talentueux.

 

Il faut cependant attendre 1765 pour que Richard Hennessy revienne en France avec sa famille. Et c’est à Cognac, en Charente, qu’il décide de s’installer avec son épouse Ellen (née Barrett) et leur fils James, pour fonder son propre comptoir de négoce d’eaux-de-vie : c’est la naissance de ce qui deviendra la Maison Hennessy.



LE DÉVELOPPEMENT DE LA MAISON HENNESSY

 

A Cognac, Richard s’associe à un autre Irlandais de la région, John Saule. Ensemble, ils vont user de leurs réseaux en Irlande, mais aussi auprès des exilés irlandais et anglais en France, pour développer le commerce de leurs eaux-de-vie localement et à l’export. Ses droits de douane étant plus faibles avec la France qu’avec l’Angleterre, le marché irlandais se montre particulièrement intéressé par ces eaux-de-vie françaises.

 

En France, Saule et Hennessy sont introduit auprès des grandes familles locales et, de Cognac à Bordeaux, ils sont de tous les bals et autres événements de la haute société qui leur servent à développer leur clientèle.

 

Mais au-delà de leur succès régional, les eaux-de-vie Hennessy réussissent, par le biais de nobles locaux, à se faire un nom à Versailles et à conquérir la cour de France. Avec elle suivent beaucoup d’autres cours européennes comme celle du Tsar Alexandre 1er de Russie ou du roi George IV d’Angleterre.

 

Finalement, saisissant chaque opportunité, Richard Hennessy et John Saule développent et accroissent leurs exportations d’eaux-de-vie de Cognac vers l’Irlande, toujours, la Grande-Bretagne, mais aussi les Flandres et le nord de l’Europe.

 

FACE AUX DOUTES ET AUX DIFFICULTÉS

 

Richard et Ellen Hennessy auront cinq enfants, mais seulement deux, James (1765-1843) et Brigide (1767-1812) atteindront l’âge adulte. Quand en 1781, il perd ainsi ses deux fils cadets, mais aussi et surtout son épouse, Richard envisage de quitter la France pour les États-Unis dont les idées de liberté et les perspectives d’indépendance lui redonnent de l’espoir.


Convaincu par John Saule de rester, il affrontera avec lui les conséquences de la guerre d’Indépendance américaine qui complique les échanges, et donc le commerce, entre la France et l’Angleterre.

 

Des difficultés qui seront surmontées ou contournées grâce à la solidarité du réseau d’expatriés Anglais et Irlandais de la région dont font partie Hennessy et Saule. Ces expatriés, pour la plupart négociants ou armateurs, réussissent en effet à faire des ports de la région comme Bordeaux, La Rochelle ou Rochefort, des plaques tournantes françaises du commerce international.



Au cœur de cette dynamique, la Maison Hennessy voit ses activités toujours progresser. Et lorsque John Saule meurt tragiquement en 1788, l’entreprise, qui peut désormais compter sur les talents de businessman de James, l’aîné de la famille, est plus prospère que jamais. C’est ainsi que dès 1794, les eaux-de-vie et les cognacs Hennessy sont exportés vers les tous jeunes États-Unis d’Amérique.

 

JAMES HENNESSY : INNOVER DANS LA CONTINUITÉ

 


À la mort de Richard Hennessy, en 1800, c’est son fils James qui reprend le flambeau et continue l’expansion de la Maison. Associé au neveu d’un banquier et négociant anglais, Samuel Turner, James, qui depuis qu’il est naturalisé français se fait appeler Jacques, travaille à consolider les acquis de la société familiale, tout en innovant pour assoir sa position de leader sur le marché international.


En 1813, il appose son nom à celui de l’entreprise et crée « Jas Hennessy & Co » (James Hennessy). Mais c’est surtout lui qui, d’une entreprise de négoce, va faire de Hennessy une véritable Maison avec son identité propre. L’image de marque est primordiale pour lui. La rigueur et les talents du maître de chai doivent être irréprochables pour réussir les assemblages d’eaux-de-vie les plus qualitatifs et gustatifs. La récolte du raisin, la couleur du cognac, le vieillissement, la qualité des barriques… tout doit être strictement supervisé et travaillé, et ce jusqu’aux expéditions chez les clients.

 

Une méthode qui fera ses preuves puisque le marché grossit en Europe, les exportations s’accélèrent vers les Etats-Unis et gagnent, entre autres, les Indes en 1819 et la Russie en 1818.

 

En parallèle, Jacques Hennessy devient député de la Charente et se rapproche des hautes sphères de la société française – il est ainsi invité au sacre de Charles X (r. 1824-1830) à Reims le 29 mai 1825.

 

A sa mort en 1843, ses fils Auguste (1800-1879) et Frederick reprenne la direction de la Maison.

 

HENNESSY : UNE MARQUE INTERNATIONALE

 

Auguste et Frederick Hennessy poursuivent le travail de leur père tout en accentuant le développement des parts de marché de l’entreprise familiale.

 

Ils acquièrent de nombreux terrains viticoles et immobiliers, organisent un solide réseau d’alliances avec les petits distillateurs locaux à qui ils achètent les différentes eaux-de-vie qui composent leurs cognacs, et permettent ainsi à la Maison d’accroître son activité.

 

Les réseaux des deux frères sont toujours plus prestigieux, de Cognac à Bordeaux et Paris en passant par Londres. Les exportations se multiplient, et gagnent alors l’Australie (1852), la Chine (1859), le Japon (1866) ou encore la Nouvelle-Zélande (1863) et le Brésil (1869). A tel point qu’un quart des cognacs consommés dans le monde en 1860 sont labellisés Hennessy.



C’est aussi à cette époque, en 1841, qu’Auguste Hennessy achète le château de Bagnolet au bord de la Charente, pour en faire une propriété familiale digne de son rang social. Ce château est toujours propriété de la Maison aujourd’hui.

 

INNOVATION, EXCELLENCE ET PRESTIGE

 

Dès 1865, la Maison Hennessy va connaître un tournant sous l’impulsion du neveu d’Auguste, Maurice, qui travaille avec lui. Ce-dernier va travailler avec son Maître Assembleur Emile Fillioux (dont les descendants sont encore aujourd’hui Maîtres Assembleurs au sein de la Maison Hennessy) pour que les assemblages soient toujours composés de la même façon, selon les mêmes ‘recettes’, afin que pour chaque type de cognac Hennessy, le goût et la qualité restent identiques. Les meilleures eaux-de-vie sélectionnées sont aussi désormais stockées afin de vieillir jusqu’à atteindre leur meilleur niveau de maturité, ou pour être conservées dans le but d’une utilisation future. Elles sont alors goûtées et évaluées chaque année pour contrôler leur évolution.

 


Une autre révolution naît de l’invention de la bouteille. C’est en effet à cette période qu’elle fait son apparition. Jusque-là livré en fûts, le cognac est désormais conditionné dans des bouteilles de verre qui garantissent sa longévité et sa stabilité gustative et qualitative. Ce sont ainsi des produits plus élaborés qui peuvent être proposés à la vente.



Ces bouteilles sont étiquetées du logo de la marque et ‘brandées’ Hennessy, tandis que Maurice invente un système de classification qui permet au consommateur de connaître la qualité du cognac qu’il achète (âge et catégorie des eaux-de-vie) : une étoile, 2 ans d’âge ; deux étoiles, 4ans ; et 3 étoiles, 6 ans d’âge.

 

FORCE ET SOLIDITÉ D’UNE MAISON CENTENAIRE

 

Dans les années 1870, les viticulteurs de Cognac sont frappés par le phylloxéra, qui ravage les vignes françaises. Maurice Hennessy, conscient que la filière est en péril, propose un pacte aux producteurs pour faire face ensemble à cette crise.



Dans les années 1880, il collabore avec des scientifiques et introduit des cépages américains pour sauver le vignoble charentais, pratiquant ainsi une forme précoce de "développement durable". Grâce à ses stocks, Hennessy continue la production et sauve la Maison. Son fils, James (1867-1945) poursuivra cette lutte pour préserver le terroir.

 

C’est également en 1870 que Maurice Hennessy et Émile Fillioux créent l’un des premiers assemblages complexes qu’ils nommeront Extra Old en référence à sa teinte ambrée, résultat d'une longue maturation. Réunie au château de Bagnolet autour du patriarche Auguste, la famille Hennessy déguste alors la première bouteille de ce qui deviendra l'appellation X.O (X-tra Old). D'abord conçu pour leurs amis, ce cognac sera bientôt exporté sur les cinq continents, inaugurant une gamme de produits iconiques dont feront partie les assemblages Paradis (créé par Maurice Fillioux, descendant d’Émile, en 1979) et Richard Hennessy (élaboré à partir de certaines des eaux-de-vie les plus rares des réserves de la Maison).



Au début du 20e siècle, la Maison Hennessy se saisit de la publicité pour communiquer son identité et une certaine idée de l’art de vivre à la française, tout en réussissant à s’ancrer en profondeur dans les cultures des pays où elle exporte. Ce sera la clé du succès de la marque à l’international : conserver ses racines charentaises tout en s’adaptant aux marchés locaux. Hennessy impose alors incontestablement sa place de leader dans le monde entier.

 

Après la Seconde Guerre Mondiale, la Maison Hennessy bénéficie du dynamisme retrouvé de l’économie mondiale et gagne de nouvelles parts de marché. En 1971, elle se rapproche des champagnes Moët & Chandon pour former le groupe Moët Hennessy. Introduit en bourse sous la direction d’Alain Chevalier, et après avoir absorbé les parfums Dior, Moët Hennessy s’allie à la Maison Louis Vuitton, que dirige alors Henry Racamier, pour fonder, en 1987, le désormais célèbre groupe LVMH. Dirigé depuis 1990 par Bernard Arnault, c’est, aujourd’hui, le premier groupe de luxe au monde.


LES LIEUX EMBLÉMATIQUES DE LA MAISON

 

Après la visite de l’exposition « Laisser au temps… », je suis parti à la découverte de certains des lieux les plus importants et parfois les plus secrets, de la Maison Hennessy.

 

L’ATELIER DE LA TONNELLERIE

 

La Maison Hennessy est la dernière à réaliser encore ses barriques selon les savoir-faire séculaires des tonneliers de la région. Situé sur les rives de la Charente, l’atelier de la tonnellerie d’Hennessy fabrique, entretient et répare les fûts de chêne dans lesquels vieillissent et sont conservées les eaux-de-vie de la Maison.



Depuis près de 260 ans, les artisans tonneliers réalisent à la main, et avec des outils traditionnels, des gestes séculaires qu’ils sont parmi les derniers à maîtriser. Un savoir-faire unique et précieux reconnu au titre du label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant). Aujourd’hui, 11 artisans et deux apprentis continuent à œuvrer pour perpétuer ces métiers ancestraux. Ils fabriquent entre 500 et 1000 barriques par an.



Chaque barrique, faite sur mesure, contribue à la maturation du cognac en permettant un échange subtil entre le bois et le liquide, ce qui enrichit son arôme et son caractère.


La fabrication d’une barrique dans les ateliers de tonnellerie traditionnels, comme ceux de la Maison Hennessy à Cognac, suit des étapes précises qui mêlent savoir-faire artisanal et respect des matériaux :

 

1. Sélection du bois

Le chêne, français et de la région, est choisi pour ses qualités de structure et d'arômes. Les merrains (planches de chêne) sont coupés et séchés à l'air libre pendant 2 à 3 ans.



2. Préparation des douelles

Les planches sont sciées, façonnées et rabotées pour former les douelles, les lattes incurvées qui composeront le corps de la barrique. Elles sont soigneusement ajustées pour éviter toute fuite. Un art délicat mais essentiel !

 

3. Montage à cru

Les douelles sont assemblées sans colle ni clou. Elles sont maintenues en place par des cercles métalliques, formant ainsi la structure de la barrique.



4. Cintrage ou chauffe

Cette étape consiste à donner la forme incurvée à la barrique. Les douelles sont chauffées à l’aide d’un feu de bois à l’intérieur du fût, ce qui les rend plus flexibles. Les tonneliers les cintrent progressivement à l'aide de câbles, jusqu’à obtenir la forme parfaite.



5. Pose des feuillards métalliques

Une fois la forme incurvée obtenue grâce au cintrage, les tonneliers remplacent les câbles par des feuillards de métal (cercles de fer). Ces cercles sont placés à différentes hauteurs autour de la barrique pour maintenir fermement les douelles ensemble. Ces feuillards assurent la solidité et l'étanchéité de la barrique.



6. Toasting (chauffe)

La barrique est à nouveau chauffée à l’intérieur, mais cette fois dans le but de "toaster" le bois. Ce processus libère des composés aromatiques essentiels qui influenceront le goût du cognac.

 

7. Finition et ajustement des fonds

Une fois la forme obtenue, les fonds (disques en bois pour fermer les extrémités) sont ajustés et insérés. Les joints sont réalisés avec précision pour garantir l’étanchéité.



8. Cerclement en châtaignier

Pour terminer, des feuillards en bois de châtaignier sont ajoutés pour renforcer la barrique. Ce cerclage en bois, plus traditionnel, apporte une touche esthétique et naturelle, tout en contribuant à la solidité de l'ensemble. Elle permet aussi de rouler les barriques sans les abîmer.



9. Vérification et contrôle de qualité

Enfin, la barrique est inspectée pour vérifier l'étanchéité et la qualité globale. Si nécessaire, des ajustements sont faits pour garantir une barrique parfaite avant qu'elle soit remplie.


Rarement accessible au public, l’atelier de la Tonnellerie de la Maison Hennessy sera exceptionnellement ouvert pendant les Journées Européennes du Patrimoine les 21 et 22 juin prochains (visites guidées gratuites et sans réservation, de 10h à 12h30, puis de 14h à 17h30).

 

LES CHAIS DE LA FAÎENCERIE ET DU FONDATEUR

 

Hennessy possède 65 chais où vieillissent les eaux-de-vie qui, assemblées, composeront les différents cognacs de la Maison. Lors de ma visite, j’ai peu la chance d’en visiter deux.

 

LE CHAI DE LA FAÎENCERIE

 

Le premier se nomme le chai de la Faïencerie, en référence à la fabrique de faïence qui se situait là au 18e siècle. Bâti en 1840 et racheté par Hennessy en 1891, ce chai de vieillissement conserve une partie des eaux-de-vie que l’on retrouvera plus tard dans les cognacs.



On observe bien, ici, la noirceur des murs typique de l’évaporation de la part des anges qui profite au champignon Torula.

 

LE CHAI DU FONDATEUR

 

Le second chai que j’ai eu la chance d’explorer est le chai du Fondateur. Il est rarement ouvert au public et je dois dire qu’y pénétrer ne s’est pas fait sans émotion.

 

Depuis 1774, ce chai qu’a connu Richard Hennessy accueille les fûts de chêne où vieillissent les eaux-de-vie Hennessy les plus anciennes. Les plus « jeunes » sont ainsi âgées de 50 ans minimum, mais nombreuses sont celles qui s’affichent centenaires. La plus anciennes est ainsi datée de 1800, année du décès de Richard Hennessy.



Sur chaque barrique sont inscrit l’année de sa mise en fût et sa provenance. Des informations écrites à la craie, suivant une même calligraphie transmise génération après génération.

 

Aux côtés de ces barriques, on observe les dame-jeanne en verre qui conservent et préservent les eaux-de-vie les plus anciennes arrivées à maturation. Elles serviront pour composer les cognacs les plus prestigieux de la Maison.

 

Mais le plus émouvant dans cette visite fût l’ouverture des grilles de ce qu’on appelle le Paradis, au fond du chai. Cet espace regroupe les barriques où vieillissent encore les plus anciennes eaux de vie de la Maison, et donc les plus rares, qui serviront à créer les cognacs les plus prestigieux.



LE CHÂTEAU DE BAGNOLET

 

Ma visite cognaçaise s’est poursuivie par un déjeuner d’exception au château de Bagnolet.

 

Bâti en 1810 sur les bords de la Charente à quelques kilomètres de Cognac, cette demeure, que l’on nomme château par tradition, a été acquis en 1841 par Auguste Hennessy, petit-fils de Richard. Elle a été officiellement cédée à la Maison Hennessy en 1963 par l’arrière-petit-fils d’Auguste, Francis Hennessy.



Toujours propriété de la Maison, le château de Bagnolet accueille aujourd’hui ses hôtes privilégiés, des partenaires d’affaires aux égéries de la marque, en passant par la presse ou des événements internes.



Le château impressionne d’abord par sa façade blanc immaculé, mais aussi par son architecture inspirée d’Italie et aux faux airs de maison coloniale de Louisiane. Parmi les pièces remarquables : le jardin d’hiver avec son immense verrière et son sol en mosaïque composé de 250 000 tesselles de marbre. Il a été réalisé en 2018 par l’artiste contemporaine Mathilde Jonquière qui propose ici l’œuvre « Ondes vertes » rappelant la nature environnante et les ondulation de la Charente.



Son parc vallonné de près de 3 hectares, en surplomb de la Charente, est magnifique. Fleurs, arbres centenaires, pelouses et fabriques (pergola, belvédère)… tout invite à la promenade bucolique et hors du temps.

 

SOURCES

 

 

 

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